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L'AGE D'OR DE L'INFORMPATION

26 janvier 2005

Réflexion sur la veille stratégique,

Réflexion sur la veille stratégique, l’intelligence économique  et le Knowledge Management. espoir dossah

 

Suite à l’article sur le métier de documentaliste qui a suscité nombreuses réactions, je voudrais réagir à mon tour en proposant une réflexion sur la veille stratégique, l’intelligence économique (IE) et le Knowledge Management (KM).

 

S’il existe un métier aujourd’hui qui ne cesse d’évoluer et de devenir de jour en jour complexe, c’est bien sûr, celui du documentaliste. Très incompris encore par les non initiés, il est toujours mal assimilé et traité comme le métier de bibliothéconomie traditionnelle. Même ce dernier, normalement conservateur de l’information est aussi en plein développement aujourd’hui. L’information évolue dans toutes ses dimensions, par rapport à tous les supports et constitue de jour en jour un nouveau territoire à découvrir par ceux là même qu’on appelle spécialistes de l’information ou professionnels de l’information. Personnellement, je préfère ces deux dernières dénominations car elles enlèvent plus ou moins tout équivoque et montrent que le métier est intrinsèquement lié à l’information.

Cette évolution technologique de l’information ne cesse de faire douter à tout instant les professionnels de l’information, les écoles ou structures de formation des futurs spécialistes de l’information, qui ont l’obligation de suivre les multiples évolutions de l’information, qu’elles soient quantitatives ou qualitatives, pour les adapter au marché de l’emploi. Car c’est là que se réalisent réellement la vitesse et la métamorphose perpétuelle du métier.

            Aujourd’hui ce sont les entreprises qui font le métier car elles savent mieux le pesant d’or que vaut l’information, je voudrais dire l’information stratégique, celle qui apporte une réelle valeur ajoutée. C’est pour cela que certaines structures de formation n’arrivent plus à dissocier aujourd’hui la documentation de l’entreprise et proposent des formations assez pointues en documentation d’entreprise faites de veille stratégique, d’intelligence économique ou de knowledge management ; toutes ces terminologies se rapportent incontestablement aux spécialisations du spécialiste de l’information.

La mondialisation de l’économie frappe aujourd’hui grandes et petites entreprises, grandes et petites nations, c’est pourquoi les nations et entreprises africaines doivent prendre sérieusement en compte la démarche Intelligence Economique et Stratégique et la démarche Knowledge Management dans toutes leurs politiques. Elles doivent  comprendre que nous sommes aujourd’hui dans la civilisation du savoir, où seul le capital immatériel, le patrimoine connaissance, la quête informationnelle a de la valeur et entraîne toutes les richesses matérielles. Le contexte de guerre froide, de conquête et de spoliation, de l’usage de la force pour avoir a vécu, c’est l’ère de l’information, de la bonne information, de la capitalisation de l’information : la fortune du plus riche homme de notre histoire actuellement, l’américain Bill GATE , provient de l’immatériel, de la connaissance ; le développement du Japon et des Nouveaux  Pays Industrialisés de l’Asie est ni plus ni moins lié à une gestion stratégique de l’information et des connaissances des hommes. Tout ce laïus, juste pour bien situer les responsabilités et rendre à César ce qui lui appartient ; les documentalistes, les archivistes, tous ceux qui se disent professionnels de l’information doivent innover, s’informer car l’avenir de ce continent se trouve dans nos têtes et dans nos capacités à bien gérer nos connaissances, nos savoirs. Pour ce, les entreprises publiques ou privées, les collectivités locales doivent faire leurs ces différentes armes.

Il n’est aucun doute que les entreprises sont aujourd’hui confrontées à une information surabondante et à une forte augmentation de compétitivité. Pour y faire face, les pays occidentaux ont développé plusieurs armes dont l’intelligence économique (IE) et le knowledge management (KM). L’IE se définit comme « l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de diffusion (en vue de son exploitation) de l’information utile aux acteurs économiques ». Elle permet aux décideurs et managers d’entreprises de disposer de l’information stratégique, d’une information de valeur pour prendre des décisions efficaces. L’IE est très proche de la veille mais il convient de dire qu’un vif débat  vivace et bien attisé existe sur la différence entre ces deux activités. La définition la moins polémique de la veille est : «  Activité continue et en grande partie interactive visant à une surveillance active de l'environnement technologique, commercial, etc., pour en anticiper les évolutions ». Norme expérimentale XP X 50-053  "Prestations de veille et prestations de mise en place d'un système de veille" Afnor, 1998. Le débat est très animé, car pour les uns les activités de l’IE et de la veille ne représentent que les mêmes réalités, elles utilisent les mêmes outils, les mêmes méthodes et le documentaliste veilleur n’a autre spécialité que de faire de l’IE. Pour les autres les finalités des deux activités ne sont pas les mêmes, si dans un cadre de veille c’est de l’information que vient la stratégie, dans l’autre c’est de la stratégie que viennent les besoins d’informer et pour d’autres encore la veille a un enjeu d’entreprise, alors que l’IE a un enjeu plus important, celui d’un tissu d’acteurs ou d’intérêt général. Au-delà de ces différenciations, il faut dire, que ce soit l’activité de veille ou celle d’IE, gérer l’information est leur clef de voûte commune, elles ont toutes deux la caractéristique d’être ouvertes sur l’extérieur, elles consistent à surveiller l’environnement technologique, concurrentiel de l’entreprise afin de donner des alertes et anticiper les changements : une cellule de veille ou d’intelligence stratégique est la boussole de l’entreprise, c’est le gardien informationnel de l’entreprise qui utilise les nouvelles technologies de l’information, les moteurs de recherche, les agents intelligents pour surveiller l’environnement de l’entreprise et donner l’information stratégique aux décideurs pour réagir. Aujourd’hui l’intérêt de ces deux spécialisations du documentaliste n’est plus à démontrer et dans les nations développées comme le Canada, une aide est même accordée aux entreprises qui intègrent la démarche veille dans leur politique. Même si des doutes subsistent encore quant à la rentabilité de la  pratique de la veille ou de l’IE; elle se généralise actuellement dans les PME en Europe. Quant aux « grosses boites », l’IE et la veille ne sont plus des effets de mode, elles sont indispensables et très stratégiques pour mieux suivre son entreprise sur tous les plans   même juridique : la société CYBION en France vient de gagner une action en justice sur un concurrent maladroit qui a contrefaçonné son site. Il est clair que toute organisation qui vit en autarcie, qui nie l’environnement dans lequel elle existe, a vite fait de survivre et de disparaître, c’est bien ce qu’ont compris les entreprises aujourd’hui. L’activité de veille ou de l’IE existait bien longtemps aux Etats-Unis et a donné ses preuves pendant la guerre froide où on parlait déjà de l’info guerre entre les USA et l’URSS ; la guerre froide étant terminée et vu les grands avantages de la surveillance en information, la veille a juste quitté le domaine militaire pour s’ancrer dans l’économique, le commercial. Les entreprises africaines doivent comprendre que le manque d’information est aujourd’hui fatal et qu’elles doivent explorer, chercher loin, l’information est déjà démocratisée par l’Internet, le plus important aujourd’hui est de savoir la retrouver sur la toile :la retrouver, c’est là le rôle des documentalistes, sommes-nous prêts à aller vraiment dans cette jungle d’information qu’est l’Internet ; au-delà de la recherche classique par les annuaires et moteurs de recherche sur Internet, sommes-nous capables de faire usage des nombreux outils qu’offrent le net : les fouineurs, les récupérateurs, les filtreurs, les aspirateurs , les résumeurs… pour trouver l’information stratégique ?

Quant au KM, il est « un ensemble de pratiques, d’outils visant à valoriser le patrimoine immatériel, et en particulier, les connaissances d’une entreprise ». Les deux principaux enjeux du KM sont d’éviter de rechercher des solutions à des problèmes déjà résolus et d’exploiter, valoriser le capital intellectuel et le patrimoine informationnel de l’entreprise. Ces connaissances clés stratégiques de l’entreprise sont les compétences, le savoir faire et les expertises. Le constat qu’ont fait les chercheurs est la mauvaise gestion de ces connaissances stratégiques, le refus de partager ces connaissances et la concurrence malsaine au sein des entreprises, et c’est surtout les organisations africaines qui passent premières dans le refus de partager leurs connaissances. Le rôle du documentaliste knowledge-manager au sein des entreprises est de collecter ces connaissances avec des outils et des méthodes adéquats et de les capitaliser aux moyens et besoins de l’entreprise. Le KM, en français gestion des connaissances est une forme de gestion de l’information interne de l’entreprise, mais la valeur de cette information est qu’elle est une information-connaissance, elle est issue du savoir-faire, des expertises.

Pour beaucoup de spécialistes l’information externe à l’entreprise relève de la veille et l’information interne du KM. Le KM capitalise de la connaissance, du savoir faire pour plus tard car un jour viendra où l’employé, le cadre ou l’expert ne sera plus là et sera remplacé, tout doit être sauvegardé et bien structuré pour son successeur.

La veille, L’IE et le KM appartiennent à une même dynamique informationnelle et loin de se concurrencer, ils se complètent ; ils représentent pour toute entreprise ou organisation une condition de survie, une boussole à s’approprier absolument dans cet univers hautement compétitif et sans compassion pour les traînards.

Espoir DOSSAH

Institut Universitaire de Technologie du Havre

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